Il faut vraiment avancer dans ce domaine, effectivement.
À la suite de Dominique Potier, je voudrais, moi aussi, rétablir une vérité. Notre collègue de la majorité, Coralie Dubost, nous a dit que la France faisait énormément et que ce n'était pas notre pays qui était montré du doigt par l'ONU. Or un avis du Haut Conseil pour le climat, rendu il y a deux mois, montre que la France n'est pas du tout sur les rails pour atteindre l'objectif, qu'elle s'est elle-même fixé, de la neutralité carbone d'ici à 2050.
Libre à vous de vous dire que vous faites plein de choses – des rapports ou encore la matrice publique pour des labels privés. Dans dix ans, vous viendrez nous dire que vous ne comprenez pas pourquoi le changement climatique a quand même eu lieu, pourquoi les catastrophes naturelles se sont quand même produites, alors que vous aviez le champion de la Terre dans votre équipe. On peut se mettre des oeillères, refuser de lire le rapport du Haut Conseil pour le climat et ceux du GIEC, ignorer les mises en garde de l'ONU et se dire que tout ce qu'on fait est génial, mais les faits scientifiques sont là, qui poussent à agir concrètement.
La proposition de créer un scoring est certes en deçà des objectifs que nous devrions nous fixer, mais elle permet d'amorcer la démarche, de se placer dans une perspective intéressante. Par ailleurs, le fait que la puissance publique intervienne, ou à tout le moins que la labellisation soit publique, permet de remettre de la démocratie dans le processus, de réintroduire l'intérêt général. Ce n'est pas la négation de ce qui se fait de bien dans le privé ; il s'agit de se réapproprier collectivement les objectifs que nous nous fixons.