Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission, monsieur le rapporteur général, chers collègues, nous nous sommes quittés samedi dernier vers quatre heures du matin, après trente-cinq heures de débats et en éprouvant, il faut le reconnaître, une certaine forme d'exaspération. La fatigue n'aidant pas, vous nous avez dit, madame la ministre, être « vraiment énervée » contre nous, et, je l'avoue sans peine, nous n'avons pas été moins élogieux à votre égard. Malheureusement, même avec du recul, le sentiment reste partagé : non, nous ne décolérons pas, car le compte n'y est pas.
Si nous soutenons incontestablement vos propositions en matière de prévention – je pense notamment à la lutte contre le tabagisme – , mais aussi en matière d'obligation vaccinale ou d'augmentation du minimum vieillesse ou de l'allocation aux adultes handicapé, comment nous satisfaire de la suppression du tiers payant généralisé ? Comment accepter la hausse de 11 % du forfait hospitalier, qui frappera de plein fouet les personnes malades les plus démunies ? Comment supporter que la hausse de la CSG frappe les retraités modestes, alors qu'elle doit profiter aux actifs, y compris ceux qui sont aisés ?
La liste de doléances est longue, parce qu'en matière de mauvaises nouvelles, votre gouvernement est passé maître. Imaginez un peu le retraité qui va subir une hausse de la CSG de 1,7 % et qui, en même temps – selon votre formule consacrée – , doit supporter de voir les cent plus grandes fortunes de notre pays récupérer 1,5 million d'euros de cadeaux fiscaux par an ! Est-ce cela, la hausse du pouvoir d'achat tant louée par notre Président ?
Acceptez aussi que l'on vous dise, chers collègues de la majorité, qu'il n'a pas été élégant de présenter un amendement sournoisement, en plein milieu de la nuit, sans que nous ayons pu en débattre en commission, …