Je suis persuadé que la transition passera par la commande publique : c'est vraiment le minimum syndical que nous puissions nous imposer à nous-mêmes. Cela pourrait d'ailleurs favoriser la réimplantation d'entreprises sur le sol national. Actuellement, on ne peut pas inscrire des critères écologiques pour faire en sorte qu'une entreprise située à quelques kilomètres soit favorisée par rapport à celle qui est installée à l'autre bout du continent, voire de la planète. Prenons un exemple, choisi tout à fait au hasard. Imaginons que l'Assemblée nationale décide de passer à 100 % de papier recyclé dans sa commande publique : peut-être cela permettrait-il de réimplanter en France une entreprise produisant du papier recyclé ? Si nous ajoutions de tels critères, nous pourrions éviter d'aller chercher des entreprises en Allemagne, en Italie, en Europe de l'Est ou ailleurs dans le monde, notamment en Chine – je pense à la fermeture de l'entreprise Arjowiggins, dont certains ont dû suivre le dossier.
En adoptant la logique d'une attribution de la commande publique à des entreprises vertueuses, nous pourrions recréer des filières et un tissu industriel qui nous font cruellement défaut, ce qui porte atteinte notamment à notre souveraineté.