Vous vouliez sans doute libérer les énergies mais, en l'occurrence, c'est la finance qui prend son envol. Rassurez-vous, elle vous en remercie !
Madame la ministre, nous abordions ce débat avec le souhait de contribuer à la lutte contre la désertification médicale, une tâche qui dépasse les frontières partisanes et aurait dû nous mettre d'accord. Mais vous avez refusé chacune de nos propositions. Vous nous dites que vous êtes attachée à l'accès aux droits, et nous vous soutenions dans cette démarche ; c'est pourquoi nous vous avions fait plusieurs propositions en ce sens, toutes rejetées.
Nous pensons que le sens de la médecine, madame la ministre, c'est de protéger les êtres humains, sans idéologie ni calculs. Mais vous avez balayé sans concession les amendements de l'opposition, notamment lorsque nous proposions l'automaticité des minima sociaux, c'est-à-dire l'ouverture directe de l'accès aux droits afin de faciliter les demandes d'aides de ceux qui en ont le plus besoin parmi nous : les précaires. Comme nous l'avions prédit avant les débats, vous ne l'avez pas fait, car la justice sociale a un coût et demande beaucoup de courage politique. Il apparaît dès lors que celle-ci n'est pas la priorité de ce gouvernement.
Enfin, madame la ministre, nous pensions que ce projet de loi serait celui de la traduction des promesses de campagne d'Emmanuel Macron. C'est en partie vrai : les mesures qui profitent aux premiers de cordées ont toutes été adoptées, et de suite ; ils peuvent dormir tranquilles ! En revanche, les plus modestes devront attendre : attendre pour la revalorisation de l'allocation de solidarité aux personnes âgées, renvoyée à 2020 ; attendre aussi pour le remboursement total des soins dentaires, d'optique et d'audioprothèses, renvoyé aux calendes grecques ; attendre enfin pour voir le tiers payant généralisé et donc l'accès aux soins considérablement facilité.
Or, comme le disait le groupe IAM, madame la ministre : « Demain c'est loin ». Vous l'avez compris, chers collègues, l'attente risque d'être longue pour les derniers de cordées, les modestes, ceux qui ne sont rien. Donc, sans surprise, le groupe socialiste n'attendra pas une seconde de plus pour voter contre ce PLFSS, qui nous semble injuste et déséquilibré.