Qu'il me soit aussi permis d'évoquer la mémoire de l'« armée noire ». Trop marginalisée, elle mérite plus de considération de notre part à tous. Il y a là un enjeu très important d'intégration et de cohésion nationale ; il est de notre devoir de mieux appréhender et de mieux valoriser cette mémoire. Permettez-moi de citer à cet égard les mots Léopold Sédar Senghor inscrits au pied du mémorial de l'armée noire de Fréjus : « Passant, ils sont tombés fraternellement unis pour que tu restes Français. »
Je voudrais enfin parler du bleuet de France, que vous avez évoqué, madame la secrétaire d'État. Cette fleur nationale du souvenir, qui symbolise l'hommage rendu à tous les morts pour la France, d'hier et d'aujourd'hui, aux militaires blessés, aux victimes d'actes de terrorisme et aux pupilles de la nation, reste trop confidentielle, alors que le niveau d'engagement des forces armées reste très élevé et que les actes de terrorisme sont en recrudescence. Il nous faut unir nos efforts afin de mieux diffuser le bleuet de France et d'assurer sa réappropriation par tous les Français. Nous devons tous nous y engager, en expliquant sa signification, en éclairant tous les bâtiments publics le 11 novembre et en incitant encore plus les médias, les entreprises, les collectivités, les associations et l'ensemble de nos concitoyens à se rassembler derrière le bleuet, à l'instar des Britanniques derrière le coquelicot – le poppy. Mes chers collègues, madame la secrétaire d'État, faisons donc que 2018 soit l'année du bleuet de France !