La COP25 va s'ouvrir dans quelques jours à Madrid, dans un contexte assez inédit, en raison notamment de sa délocalisation tardive vers l'Espagne à la suite de la violente crise sociale qui secoue le Chili. Cette délocalisation a notamment fait obstacle à la présence d'un certain nombre d'acteurs du Sud. Cette COP25 n'en demeure pas moins importante. Elle devra préparer la COP26 de Glasgow, rendez-vous crucial de l'accord de Paris ; lancer des chantiers qui ont été laissés en suspens lors de la dernière COP ; mettre l'accent sur la protection des océans et de la biodiversité ; aborder une question essentielle du défi climatique toujours loin d'être réglée, à savoir comment inciter les pays à revoir à la hausse leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre alors qu'elles empruntent plutôt la trajectoire inverse. Cette information alarmante a en effet été rappelée cette semaine par le bulletin annuel de l'Organisation météorologique mondiale. Les principaux gaz à effet de serre à l'origine du réchauffement climatique ont franchi de nouveaux records de concentration en 2018 et aucun signe de ralentissement n'est actuellement visible. Alors, au-delà des points de blocage et des nombreux obstacles de cette COP25, nous ne pouvons échouer à Madrid. Alors même que vous développez l'idée d'un multilatéralisme rénové plus inclusif, pouvez-vous nous dire comment cette COP25 se prépare ? Pensez-vous qu'elle puisse être un succès ? Enfin, pourriez-vous aussi nous dire qui y portera la voix de la France ?