S'agissant du Sahel, je témoigne de l'émotion de tout le groupe d'amitié France-Niger, mais je regrette aussi les déclarations anti-françaises et anti-Barkhane qui ont été proférées de façon très violente par des parlementaires maliens au sein de l'assemblée malienne – j'ai des enregistrements, si vous le souhaitez –, ainsi que, publiquement, par des officiers burkinabés. Une campagne de désinformation concernant l'éventuelle attaque par Barkhane d'un poste militaire nigérien, a fait l'objet de démentis. On voit que la bataille de la communication se mène aussi, à côté de la bataille sur le terrain.
Deux de nos collègues, Annie Chapelier et Valérie Thomas, ont été les premières à se rendre au Soudan du Sud dans le cadre d'une visite parlementaire depuis l'indépendance du pays, en juillet 2011. Elles ont vu une situation humanitaire extrêmement dégradée et une espèce d'incapacité de l'exécutif à avancer sur quoi que ce soit. Cette faillite de l'État au Soudan du Sud a entraîné le non-respect des échéances pour une réconciliation nationale, mais aussi le rappel de l'ambassadeur américain, il y a quelques jours, avec probablement une préparation de sanctions. Je voudrais savoir si du côté français, par rapport à cette faillite qui fait des milliers de morts de façon régulière, il est prévu quelque chose.
Enfin, vous vous êtes rendu en septembre au Soudan voisin et, depuis lors, une décision avait été prise quant au non-transfert à la Cour pénale internationale (CPI) de l'ex-président Omar el-Béchir. Quelle est la position de la France sur ce sujet ?