Je ne suis pas favorable à l'inversion du principe. Je suis de près la situation de l'impression graphique en ma qualité de présidente du groupe d'études « livre et économie du papier », et elle souffre en France.
Les publicités proviennent à 70 % de l'étranger, et l'on constate dans les entreprises de recyclage que les imprimés d'origine étrangère contiennent davantage d'encres nocives et de vernis difficiles à recycler. La qualité de notre impression graphique est supérieure ; il faut maintenir ces entreprises de proximité.
Je suis d'accord pour renforcer les sanctions à l'égard de ceux qui ne respectent pas le « Stop Pub », mais pas pour imposer une autorisation expresse de la publicité qui mettrait en difficulté l'impression graphique locale. Le papier est recyclé sept fois ; 70 % des fibres sont recyclées ; c'est une matière qui participe à l'économie circulaire. On accuse toujours le papier de polluer, mais beaucoup moins le numérique. C'est un problème.
Par ailleurs, je viens d'un territoire rural. Pour ma part, j'ai toujours eu un autocollant « Stop Pub » sur ma boîte aux lettres, mais certaines personnes âgées apprécient le contact du papier, les catalogues de jouets pour Noël… Il ne faut pas remettre en cause ce choix. Certains ont de petits revenus et ils regardent la publicité pour choisir le magasin où ils bénéficieront d'une meilleure promotion. Prenons garde à ne pas stigmatiser les gens qui utilisent la publicité au quotidien.