Je maintiens que ce projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire est probablement l'un des plus importants que nous aurons à voter sur le plan sociétal pendant cette législature.
Ma proposition imposera des efforts, et la mise en oeuvre du principe pollueur-payeur. Elle consiste à imposer une consigne sur les mégots de cigarette. C'est une idée simple, qui peut être sociétalement difficile à accepter.
Le réseau des buralistes pourrait accueillir les mégots. Il faudra créer une filière économique d'excellence, que nous pourrions ensuite exporter. De petites entreprises existent déjà, par exemple l'entreprise MéGO!, implantée à Bourg-Blanc en Bretagne. Cette REP sur les mégots serait autofinancée : une partie de la consigne reviendrait aux buralistes, qui assumeraient le travail le plus difficile et sans lesquels nous n'arriverons pas à la mettre en place. Le réseau des buralistes est très organisé et couvre tout le territoire. L'autre part de la consigne financerait la REP.
Je propose de faire payer une petite surtaxe si l'on ne ramène pas ses mégots chez le buraliste. Il faudra imaginer comment s'y prendre. Peut-être pourrait-on installer de petites machines à l'extérieur du bureau de tabac, ou un système de lecture optique. En tout cas, le paquet de cigarettes sera un petit peu plus cher pour ceux qui ne rapporteront pas leurs vingt mégots chez le buraliste.
Nous avons longuement débattu de la consigne sur les bouteilles en plastique – et nous n'en avons pas fini – mais pensons également aux 55 milliards de mégots jetés sur les trottoirs tous les ans, qui représentent un coût terrible pour la collectivité et une cochonnerie pour les océans.
Je défends seul cet amendement pour l'instant, mais il pourra être accepté si nous y travaillons tous ensemble, en particulier avec les buralistes.
Si nous n'arrivions pas à mettre en place cette consigne, l'amendement CD1360 propose un mécanisme de reprise financée des mégots de cigarette, qui est également à construire.
Je crois beaucoup en cette démarche, qui imposera un effort aux fumeurs – et j'en fais partie. Il faut rappeler que 10 % de nos poubelles finissent à la mer, et près de 100 % de nos mégots.