Je souhaiterais, pour ma part, insister sur le climat social qui prévaut dans nos territoires. Nous devons prendre la mesure de la défiance qui s'exprime envers les parlementaires que nous sommes. Sur la consigne, le Président de la République a tenu un discours de bon sens, mais il a suscité une certaine attente. Certes, il a souhaité que nous portions un regard ambitieux sur cette question, mais il a également proposé que les différents acteurs se mettent autour de la table pour y travailler. Or, cet après-midi, nous sommes une quarantaine de députés réunis au deuxième sous-sol de l'Assemblée nationale, et nous risquons d'adopter une mesure qui ne correspond pas forcément à l'attente des territoires.
Il est important que nous envoyions un signal. Hier, les agriculteurs ont manifesté en très grand nombre parce que les espoirs qu'ils avaient placés dans la « loi EGALIM » ont été déçus. Ils ont cru à ces mesures et elles n'ont pas eu le résultat escompté. Notre institution suscite donc la défiance. Comme l'a dit M. Guillaume Garot, il me semble donc que nous ferions preuve d'esprit de responsabilité si nous nous accordions tous ensemble sur le fait que le dispositif de la consigne n'est pas abouti – certains citent un chiffre, d'autres un autre chiffre : nous ne sommes pas d'accord sur les données – et si nous décidions de travailler ensemble, la semaine prochaine, à un projet qui corresponde à l'attente de nos territoires.
N'oublions pas que le Président de la République a pris des engagements devant les maires. J'étais moi-même au congrès des maires de l'Indre-et-Loire, où l'on m'a transmis le message suivant : attention au climat social ! Nos territoires sont fracturés. Ils acceptent d'évoluer, à condition qu'on les écoute.