Madame la ministre, monsieur le président Woerth, chers collègues présidents de commissions, chers collègues députés, la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire est saisie pour avis des crédits de la mission « Recherche et enseignement supérieur ». En son nom, M. Gérard Menuel a fait un rapport sur la recherche dans les domaines du développement durable et de la gestion des milieux et des ressources – programmes 172, 193 et 190 de la loi de finances. Le projet de ce rapport a été envoyé à tous les membres de cette commission élargie.
Il faut se féliciter de cet excellent budget. Grâce à des crédits supplémentaires de plusieurs centaines de millions d'euros, il permettra de financer de grandes infrastructures de recherche qui contribueront à faire de notre pays un pôle d'excellence, notamment dans le secteur du développement durable. C'est un effort financier remarquable.
La recherche est en effet la pierre angulaire de la transition écologique, comme nous le voyons au quotidien dans notre commission. Cependant, l'actualité récente a montré à plusieurs reprises – je pense aux débats sur les produits phytopharmaceutiques, comme les néonicotinoïdes ou le glyphosate – que les connaissances scientifiques sont encore très insuffisantes sur certains sujets majeurs de sécurité sanitaire, et que leurs sources sont parfois très contestées. Ces enjeux de santé publique mériteraient un investissement supérieur dans des recherches dédiées et indépendantes, pour que les débats de société et les décisions publiques soient mieux éclairés. Que pensez-vous, madame la ministre, de la suggestion de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) de créer, avec des moyens adéquats, un axe de recherche européen consacré à ces sujets de sécurité sanitaire ?
Je terminerai sur une question. Le projet de budget qui nous est présenté ne permet pas d'apporter de réponses aux difficultés que rencontrent certains de nos opérateurs pour renouveler leurs outils de recherche. Par exemple, aucune solution n'a encore été trouvée pour renouveler la flotte océanique française gérée par l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER), alors même que nous connaissons toute l'importance que prendra dans les prochaines années l'exploration des mers et des océans. Qu'envisagez-vous pour l'avenir de cet important instrument de travail ?