Nous souhaitons fixer un objectif beaucoup plus ambitieux en matière de réduction de la production des déchets par le secteur du bâtiment et des travaux publics – BTP. Cette dernière représente 70 % de l'ensemble des déchets en France ; 93 % de ces déchets sont des déchets inertes valorisés à plus de 65 %, principalement en sous-couche routière et en remblais de carrière. Nous en avons beaucoup parlé en commission, l'immense majorité de ces déchets ne sont ni recyclables ni réemployables, ni valorisables. Pire encore, ils sont potentiellement toxiques. De plus, si l'on prend en considération l'impact carbone des matériaux de construction et la durée de vie des bâtiments en exploitation, ce secteur représente à lui seul plus de 40 % du bilan carbone.
À l'heure où nous devons absolument bifurquer vers l'éco-construction, il est très important de réfléchir à la consommation de ressources non renouvelables et à la fin de vie de tous les matériaux. Or actuellement, par exemple, la production de ciment est en train d'être délocalisée, créant un enjeu social majeur autour des cimenteries. Il est donc très important de montrer une volonté politique et d'opérer cette bifurcation vers un modèle valorisant les savoir-faire artisanaux, pour sortir d'un modèle nocif non seulement pour la planète, mais aussi pour les travailleurs, puisque le secteur de la construction mobilise 80 % de la sous-traitance, avec parfois vingt-deux niveaux de sous-traitance sur les chantiers. Il faut donc se montrer politiquement à la hauteur.