Après un épisode de gel au mois d'avril dernier, la viticulture a connu son second aléa climatique en quatre ans, après celui de 2013 marqué par la grêle et la coulure. Cet épisode a entraîné une baisse de 50 % des récoltes et une perte de 1,8 milliard d'euros de chiffre d'affaires pour la vigne et de manière indirecte pour toute l'économie girondine.
À la suite de cette faible récolte et de ses conséquences en termes de trésorerie pour 2018 et 2019, on anticipe une fragilisation de la filière viticole pour les trois prochaines années dans un contexte de forte concurrence internationale. En 2017, 25 % des exploitations ont pu bénéficier de l'assurance récolte à laquelle elles avaient souscrit, dispositif d'assurance multirisque climatique bénéficiant d'une aide PAC qui leur a été élargie cette année. Néanmoins, le seuil de déclenchement de ce dispositif n'est pas prévu pour les deux prochaines années. Remédier à cette lacune nécessiterait une modification des textes communautaires. Le Gouvernement serait-il prêt à soutenir une proposition dans ce sens ?
Dans la mesure où le Président de la République a appelé à une transformation de l'agriculture et à l'élaboration d'un projet filière par filière avant la fin de l'année, une réflexion sur la filière viticole n'appellerait-elle pas une refonte du dispositif d'assurance récolte ou un retour des crédits nationaux dans ce dispositif, ce qui permettrait d'abaisser le seuil de déclenchement et garantirait aux vignes de pouvoir en bénéficier au même titre que les autres exploitations ?