Sur ce sujet, que je connais, il faut se garder des confusions. Le mélange de mazout et d'eau salée qui reste dans les cuves en fin de consommation est incinéré, et donc perdu : c'est du gaspillage de cette matière première qu'est le fioul. Or, il existe des solutions permettant de séparer l'eau du fioul afin que ce dernier, au lieu d'être incinéré, puisse être réutilisé comme un carburant normal, ce qui répond à la notion d'anti-gaspillage qui donne son titre à notre débat de ce soir et au projet de loi que nous examinons.
Nous devons le faire, premièrement pour ne pas gaspiller une matière qui serait incinérée, et donc détruite sans autre valorisation, et deuxièmement parce que, faute d'être incinérée – ce qui est fréquent, car l'incinération est coûteuse – , la matière est relarguée et on la retrouve sous forme de nappes, comme cela a été le cas en Méditerranée, ou de boulettes. Au lieu de refuser la solution proposée par notre collègue varoise, qui connaît bien l'impact des rejets en mer sur les côtes de la Méditerranée, nous devons nous engager dans cette dynamique : les largages en mer seront moins nombreux et on récupérera ce qui était hier un déchet et qui sera demain une matière première, un carburant.