Intervention de Gisèle Biémouret

Réunion du mardi 3 décembre 2019 à 17h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGisèle Biémouret :

Je tiens, à mon tour, à saluer, au nom du groupe Socialistes et apparentés, la qualité et la densité de votre rapport. Dans le prolongement du rapport de Dominique Libault, votre travail fait figure de dernier jalon avant le passage à l'action pour permettre à notre société de relever le défi du vieillissement.

Si la croissance du nombre et de la proportion des personnes âgées à l'avenir est inéluctable, nous devons l'envisager de façon positive et inclusive. Les professionnels du grand âge méritent une attention toute particulière, car le secteur est à bout de souffle. Vous réclamez la réforme d'un système devenu fou, où l'organisation administrative et les enjeux tarifaires ont pris le dessus sur la qualité du service et des conditions de travail des salariés. Je partage l'objectif de réhumaniser les métiers des quelque 838 000 salariés qui soignent et accompagnent nos aînés, et je déplore le report de la loi autonomie et l'absence de rectificatif au PLFSS.

Je m'inquiète de la précarité de ces métiers, qu'il faudrait éradiquer : le secteur du grand âge compte 18 % de ménages pauvres. Les témoignages révèlent un manque cruel de reconnaissance. Vous suggérez une remise à niveau des rémunérations et un réalignement des salaires sur le SMIC. Comment accélérer un tel rattrapage avant janvier 2021 pour donner un signal fort, rapidement, sans fragiliser le secteur ?

Parmi vos propositions pour résoudre le problème de la pénurie figure la création d'un campus des métiers du grand âge dans chaque département. L'objectif est d'organiser la mobilisation locale autour des formations afin de susciter des vocations. En tant qu'élue départementale, je conçois que cet échelon dédié aux politiques de solidarité soit le plus idoine pour le pilotage du plan en coordination avec l'État et l'ARS. Toutefois, en l'absence de réelles compétences en termes de formation et de moyens à la hauteur de l'enjeu, je doute du succès de ces propositions. Même en déduisant les dépenses liées aux personnes âgées des crédits de fonctionnement des départements, le budget évoqué de 100 millions d'euros par an sera-t-il suffisant pour la réussite de cette mission essentielle ?

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