M. Delatte se demande pourquoi certains exercent encore ce métier. En ce qui me concerne, je parlerais plutôt de vocation – une caissière, elle, exerce un métier. Si l'on fait ce métier, c'est que l'on trouve du sens à son action.
La rémunération est très faible, comme vous l'avez dit. Je suis titulaire du bac. Je pourrais passer le concours d'infirmière et faire autre chose ; j'ai étudié un an le marketing mais j'ai arrêté parce que je ne voyais pas de sens dans cette formation qui, au demeurant, me plaisait.
On reste dans ces métiers parce que l'on aime aider. Ce n'est pas une simple formule, c'est l'expression d'une vraie vocation, c'est pour cela que l'on reste. Il est certes possible de trouver du travail ailleurs, de se former, mais vous, en tant que médecin, vous savez ce qu'il en est : parfois, votre métier est difficile, vous avez plus de cinquante personnes dans votre salle d'attente, quand vous allez en vacances vos patients râlent, comme si vous ne deviez pas avoir de vie, mais vous revenez et continuez à vous occuper d'eux... sauf que vous êtes mille fois mieux payé que nous et que vous avez fait des études bien plus longues.