Intervention de Yves Daniel

Séance en hémicycle du jeudi 2 novembre 2017 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Agriculture alimentation forêt et affaires rurales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Daniel :

C'est dans ce contexte et cet état d'esprit de responsabilité collective que je suis heureux d'intervenir aujourd'hui au nom du groupe La République en marche sur ce premier projet de loi de finances de la législature.

Ce texte structurant traduit les priorités de la majorité présidentielle. Il accompagne la transformation de nos modèles productifs afin de répondre à la fois aux demandes du monde agricole, aux besoins alimentaires de nos concitoyens, mais aussi aux défis européens et mondiaux.

Les débats sont nécessaires à la préparation de la loi de finances, mais pas seulement. Des débats doivent avoir lieu partout, avec les acteurs des territoires. Nous ne pourrons changer les choses que si tous les acteurs se rassemblent pour écrire ensemble une feuille de route pour les prochaines années. Ce travail est en cours avec les états généraux de l'alimentation.

Quels sont aujourd'hui nos défis ? Je n'en citerai que quelques-uns, qui sont d'ailleurs les mêmes depuis quarante ans.

Le premier concerne la souveraineté alimentaire et le choix de notre modèle agricole. Quels outils d'accompagnement devons-nous mettre en place afin de répondre aux attentes de la société et des consommateurs sur les plans économique, alimentaire et écologique ? Quelle place donner aux agriculteurs dans les filières ? Cette question a pour corollaire la répartition de la valeur ajoutée. Comment accompagner les mutations de notre modèle agricole afin d'améliorer la vie des agriculteurs, de préserver notre système de sécurité sociale agricole et d'assurer un revenu décent aux acteurs du monde agricole ? Enfin, pour garantir un revenu, il faut d'abord que les prix soient fixés à partir des coûts de production. C'est le gage de la rémunération du travail effectué.

Il est essentiel que nous apportions collectivement des réponses à ces questions, qui nous permettront de construire le nouveau modèle agricole.

Plusieurs pistes ont été tracées par le Président de la République lors de son discours devant les états généraux de l'alimentation. Une ligne et un projet commencent à se dessiner : nous devons protéger notre potentiel agronomique et préserver notre compétitivité ainsi que notre capacité à exporter. Aujourd'hui, il est temps de changer de cap, mais il faudra d'autres budgets pour répondre aux besoins d'évolution du monde agricole et de la société dans son ensemble. J'insiste, mes chers collègues, sur la lisibilité de la feuille de route énoncée par le Président de la République, et sur la capacité de ce budget à commencer à répondre aux besoins de transformation.

Je reviens sur quatre points essentiels de ce projet de loi de finances.

Afin de protéger nos agriculteurs face aux crises structurelles, 5 milliards d'euros sont prévus pour accompagner le processus de transformation agricole et permettre des investissements en vue de moderniser notre outil de production. Il s'agit non d'industrialiser, mais bien de veiller à conforter une agriculture à taille humaine, qui protège la santé de notre planète, donc du vivant.

Pour répondre aux risques sanitaires et agricoles, 300 millions d'euros ont été provisionnés.

La formation aux métiers de l'agriculture est renforcée, avec un budget consacré à l'enseignement et à la recherche en hausse de 2,9 %, afin de proposer des programmes adaptés aux besoins de diversité des filières agricoles et aux attentes de notre société.

Enfin, 38,4 millions d'euros sont destinés à soutenir l'installation des jeunes agriculteurs. Cette dotation permettra d'accompagner le renouvellement des générations en agriculture. Nous devons soutenir cette démarche et mettre fin à l'hémorragie de paysans. Un agriculteur sur deux n'est pas remplacé lorsqu'il part à la retraite. Pourtant, il n'y aura pas d'agriculture sans paysans !

En cinq minutes, j'ai essayé de traduire notre vision pour réinventer l'agriculture de demain. Ce premier budget est un premier pas vers la transformation collective de notre modèle agricole, mais il faudra une importante adaptation de la prochaine PAC pour que notre agriculture assure pleinement ses missions, en premier lieu la protection de notre santé qui est notre première richesse.

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