Je préfère penser à l'état dans lequel nous serons en 2022. Je vous pose la question, madame la secrétaire d'État, monsieur le président Lescure : dans quel état démocratique nous trouverons-nous alors ? Je le dis sincèrement : nous ramener constamment les uns et les autres à la période précédente ne nous permettra pas d'être au rendez-vous.
Madame Meynier-Millefert, je vous rappelle que vous avez vous-même avancé en commission des propositions au moins aussi ambitieuses et – pour reprendre vos termes – aussi aventureuses que celles que nous présentons. Vous devez aujourd'hui faire le sale boulot, je le concède, mais vous défendiez des dispositions assez révolutionnaires – en tout cas davantage que celles, très réalistes, proposées par Boris Vallaud.
Je souhaite, à cet instant, énoncer deux principes de réalité. D'abord, alors que votre plan nous met sur une trajectoire qui permettrait d'atteindre la neutralité carbone en 2080, nous proposons d'y parvenir dès 2050. Ensuite, vous nous opposez une expertise sur le coût des matériaux et les talents humains qui manqueront. Nous affirmons au contraire que l'expertise provient du monde de l'entreprise et notamment de la Fédération française du bâtiment, qui cautionne l'objectif que nous fixons et prend acte de la nécessité de l'atteindre.