Monsieur le ministre, vous avez annoncé mardi dernier le premier versement de l'apport de trésorerie remboursable 2017 et le traitement au cours de ce mois de novembre des paiements au titre de la campagne 2015 des MAEC et des aides à l'agriculture biologique, et nous nous en réjouissons. Il était incompréhensible que les agriculteurs subissent les carences de l'État. Toutefois, monsieur le ministre, pouvez-vous prendre l'engagement aujourd'hui, devant nous, que cela ne se reproduira pas ? Vous n'êtes pas sans savoir les conséquences désastreuses que cela a pu avoir sur un certain nombre d'exploitations fragiles.
Malgré cet effort, on ne peut occulter le fait que vous réduisiez le nombre d'agents au sein de votre ministère. Alors qu'il est plus que nécessaire que l'administration remplisse son rôle d'accompagnement et de conseil au lieu de s'en tenir aux seules sanctions et qu'on reconnaisse enfin le droit à l'erreur, notamment dans le cadre des dossiers PAC, pouvez-vous nous assurer que le personnel de votre ministère sera mieux formé à ce rôle de conseil dont le besoin est si pressant ?
Enfin, nous partageons tous, y compris les agriculteurs, le souci d'une agriculture plus raisonnée et durable, mais aujourd'hui trop de normes, trop de règles contraignent nos agriculteurs. Je vous citerai un seul exemple. Dans ma circonscription, la Marne, un agriculteur élève des poulets et cultive des céréales. Cette gestion de son exploitation constitue donc un cercle vertueux, l'un nourrissant l'autre. Il a envisagé de passer ses poulets en élevage biologique, mais il aurait alors été contraint d'acheter de nouveaux intrants, certainement chimiques, pour ses champs, puisqu'il n'aurait pas eu l'autorisation d'utiliser les déjections de ses poulets biologiques pour fertiliser ses champs non biologiques. Il a, par conséquent, renoncé.
N'y a-t-il pas là, monsieur le ministre, un réel souci quant à la liberté d'entreprendre des agriculteurs qui, chaque jour, s'engagent pour une agriculture plus durable et plus raisonnée ? Envisagez-vous, au cours de l'année 2018, de simplifier les règles et les normes pour accompagner réellement la ferme France dans sa troisième révolution agricole ?