Madame la rapporteure, nous en revenons toujours au même point. Vous invoquez une fois les positions de l'Union européenne, une autre fois des accords internationaux, en les présentant comme indépassables. Dans ces conditions, comment les jeunes qui nous écoutent en ce moment dans les tribunes pourraient-ils croire que nous tentons de construire un système plus protecteur, tant pour eux que pour les entreprises qui les accueilleront peut-être demain – si elles survivent à la concurrence de celles situées en dehors de l'Union européenne, à l'égard desquelles nous faisons preuve d'une certaine libéralité, pour ne pas parler de laxisme ?
Imposer une forme de protectionnisme aux frontières de l'Union irait dans le sens de la politique du Président de la République, favorable entre autres à l'instauration d'une taxe carbone européenne. Oui, l'Union européenne doit se préserver de ceux qui, dans l'espace extracommunautaire, ne partagent ni ses ambitions ni sa rigueur.
Je terminerai par un argument constitutionnel. Quand nous prenons des dispositions, dans le cadre d'accords internationaux, afin de préserver la santé et l'environnement, et que nous le démontrons, celles-ci sont toujours acceptées. En l'espèce, il s'agit non de protectionnisme économique, mais bien de la protection de nos concitoyens et de notre environnement, laquelle relève de notre souveraineté.
Tels sont les arguments forts et justes que je tenais à évoquer à l'appui de mon amendement.