Grâce à l'excellente argumentation de notre collègue Valérie Rabault, nous comprenons bien que c'est une question de bon sens. La société ne cesse de vouloir se prémunir contre le risque ; nous sommes entrés dans une logique de prévention des risques tous azimuts. Or cela a un coût. Les industriels de l'agroalimentaire ou des autres secteurs concernés sont en mesure d'absorber ce coût, mais les associations, les bénévoles et les producteurs qui travaillent de manière plus artisanale, en l'espèce les producteurs de miel, ne pourront jamais faire face aux coûts qu'on leur impose pour prévenir les risques sanitaires, dans le cas présent payer des laboratoires pour qu'ils analysent quelques pots. Le risque est tout simplement que l'écosystème formé par ces associations, ces bénévoles et ces petits producteurs disparaisse.
C'est un choix de société : soit on considère que les risques sont tellement importants qu'il ne faut rien changer aux règles tout en n'accordant aucun euro supplémentaire aux acteurs concernés et on assistera alors à la destruction systématique de toute production artisanale dans notre pays ; soit on considère que c'est un sujet sérieux, on prend ses responsabilités et on vote cet amendement. En tout cas, à titre personnel, je le voterai. Je me souviens des débats enflammés que nous avons eus sur la protection des abeilles. Selon moi, le rôle du Parlement est de protéger à la fois les abeilles et les apiculteurs.