L'objet de cet amendement est de contribuer activement à sensibiliser à la problématique des agriculteurs et de l'agriculture, qui est de savoir comment faire en sorte que l'agriculture soit au service de l'humain.
Dans une communication de 2010, la Commission européenne affirme que la PAC vise trois objectifs. Le premier est la production alimentaire viable – autrement dit : permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail. Le deuxième est d'assurer une gestion durable des ressources naturelles – autrement dit : transformer les pratiques actuelles en fonction de l'impératif écologique. Le troisième, enfin, est de garantir un développement territorial équilibré, c'est-à-dire de permettre le maintien de l'activité sur tout le territoire, et non pas sur quelques zones ultra-spécialisées et compétitives.
Or, sur ces trois points, de nombreux éléments montrent qu'on est loin de ces déclarations d'intention. La Mutualité sociale agricole estime que près d'un tiers des agriculteurs vivent avec moins de 350 euros par mois : où est passée la dignité du travailleur ?
En 2013, la France comptait 515 000 exploitations, soit moitié moins qu'il y a vingt ans. L'évolution est la même pour le nombre de travailleurs permanents. Quant à la surface agricole, elle s'est réduite de 1,7 million d'hectares. Est-ce bien compatible avec le maintien de la vie sur les territoires ruraux ?
Dans le même temps, la concentration d'exploitations se poursuit. Celles qui résistent le mieux sont celles qui sont spécialisées en grandes cultures, sachant que les agriculteurs français utilisent encore 9 000 tonnes de glyphosate. Comment se fait-il que le verdissement des aides le permette ? Il est temps que la PAC tienne ses promesses et, pour cela, se mette à considérer le modèle d'une agriculture paysanne et écologique, que nous défendons.
Un bilan critique doit être réalisé, sur la base duquel la France pourra proposer des réformes à ses partenaires européens.