Le groupe Socialistes et apparentés votera pour la motion de rejet préalable présentée par le président Mélenchon.
La vie économique est rythmée par des cycles, et il est important de soutenir l'investissement. Or on constate que la croissance française est tombée, ne vous en déplaise, chers collègues de la majorité, de 2,4 % en 2017 à moins de 1,3 % deux ans plus tard – or 1 point de PIB en moins, ce sont 25 milliards d'euros de moins. Aussi, quand on ne soutient pas l'activité économique, surtout quand elle en a besoin, la reprise économique décélère, ce qui se traduira, certes pas en cette fin d'année ni peut-être au cours du premier semestre 2020, mais quelques mois plus tard, par un recul de la création d'emploi et sans doute une hausse du chômage. Sur ce point, nous sommes en accord avec le président Mélenchon.
Ensuite, l'ensemble des baisses d'impôt que vous avez opérées ont profité à certains – suppression de l'ISF – au détriment des autres – absence de revalorisation des APL. Nous n'allons pas refaire le débat habituel, mais les plus se sont concentrés sur certains et les moins sur d'autres. Ceux qui bénéficient des plus et ceux qui subissent les moins sont répartis sur des territoires bien précis : les territoires ruraux sont les grands perdants de vos réformes fiscales. Vous pouvez faire un signe de dénégation, monsieur le ministre, mais il suffit de prendre une carte de l'INSEE et de la superposer avec un papier-calque, et vous verrez bien que les plus se concentrent à certains endroits et les moins à d'autres. Vous constaterez ainsi que votre politique aggrave la fracture territoriale.