Intervention de Florence Provendier

Séance en hémicycle du mardi 17 décembre 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Protection judiciaire de la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFlorence Provendier :

Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État chargé de la protection de l'enfance. J'y associe ma collègue Perrine Goulet, ainsi que tous mes collègues qui se battent pour les droits de l'enfant.

Monsieur le secrétaire d'État, elle s'appelle Océane, elle est sous protection de l'aide sociale à l'enfance – ASE – à Paris et, en janvier dernier, elle lançait un cri d'alerte au micro de France 3 : « À 15 ans et demi, je n'ai pas à être seule dans un hôtel. » Son cri, comme tant d'autres, n'a pas résonné assez fort, semble-t-il, dans nos départements.

Il y a une semaine, un adolescent de 16 ans en poignardait un autre de 17 ans dans un hôtel de Suresnes. Tous deux y avaient été placés par l'ASE des Hauts-de-Seine – alors qu'ils étaient également suivis par la protection judiciaire de la jeunesse – « faute de mieux », nous a-t-on dit, dans un département où le nombre de foyers ne cesse de décroître.

Le 20 novembre dernier, nous avons célébré le trentième anniversaire de la Convention internationale des droits de l'enfant et nous nous sommes engagés collectivement à passer de la convention aux actes. C'est d'ailleurs, monsieur le secrétaire d'État, l'ambition de votre stratégie nationale de prévention et de protection de l'enfance.

Tandis que les départements ont la responsabilité de la protection de l'enfance, il est de notre devoir de parlementaires de garder un oeil particulièrement attentif sur les conditions d'accueil des 341 000 enfants confiés à l'ASE.

Les drames se succèdent : prostitution de mineurs, meurtres entre jeunes, overdoses, trafics, violences, décrochage social et scolaire… Rien d'étonnant lorsque l'on sait que certains éducateurs doivent suivre jusqu'à soixante-dix jeunes et que des enfants vulnérables d'à peine 13 ans se retrouvent seuls à l'hôtel. Combien sont-ils à être livrés à eux-mêmes ? Nous ne le savons pas, même si des chiffres fuitent, à chaque drame, dans la rubrique des faits divers de nos quotidiens régionaux.

Ma question est simple : comment peut-on faire pour qu'aujourd'hui la France n'abandonne aucun de ses enfants ?

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