Monsieur le député, la France se préoccupe de la situation au Cameroun. Elle ne se contente pas de déclarations, y compris au Conseil de sécurité : elle se rend sur place.
Comme vous le savez, à la demande du Président de la République, je me suis rendu au Cameroun le mois dernier, et cela d'autant plus volontiers que, à la suite de nombreuses démarches de notre part, le président Biya a décidé de rendre la liberté à plusieurs opposants politiques, dont le principal, M. Maurice Kamto. Lors de ce voyage, j'ai pu rencontrer le président Biya, pour témoigner de notre préoccupation face à la situation que vous évoquez, ainsi que les différents partis d'opposition, notre objectif étant d'accroître la transparence et de mieux reconnaître ces partis d'opposition dans la perspective des élections législatives prévues pour le 9 février prochain.
Ces entretiens ont également permis des avancées concernant les provinces Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun, soit les provinces dites anglophones. En effet, le président du Cameroun s'est engagé à développer la décentralisation et à accorder à ces deux régions un statut spécial au terme d'un processus législatif. À l'initiative des autorités, un « grand dialogue national » s'est tenu à Yaoundé à la fin du mois de septembre. En ce moment même, le projet de décentralisation suit ce processus législatif, auquel la France apportera son soutien technique.
En somme, nous devons rester vigilants parce que la situation est difficile, mais la dynamique actuelle est plutôt positive.