Intervention de Audrey Dufeu

Séance en hémicycle du mardi 17 décembre 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre l'âgisme

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAudrey Dufeu :

Trop souvent présenté comme un choc, un « péril blanc », ou encore comme une charge financière, le vieillissement serait une maladie, voire un mal pour notre pays. Ces propos fréquemment entendus sont le reflet de craintes personnelles et d'un grand désarroi collectif face à l'avancée en âge.

Nos institutions, nos organisations et nos politiques contribuent de manière involontaire à gommer les particularités de nos concitoyens parce qu'ils vieillissent et deviennent doucement invisibles.

Nous devons nous enrichir de leur vécu et de leur histoire de vie. Car le vieillissement est une chance, il est universel et nous concerne tous. Dans un monde basé sur l'instantané et la performance, nous devons cesser de stigmatiser les personnes à cause de leur âge si nous voulons réconcilier les générations.

Nous devons faire évoluer la situation, de récents travaux l'affirment, que ce soit le rapport présenté par Dominique Libault à la suite de la concertation nationale sur le grand âge, celui de Myriam El Khomri sur l'attractivité des métiers du grand âge, ou encore ceux de mes collègues Monique Iborra sur les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes – EHPAD – et Annie Vidal sur les aidants. Je vous ai moi-même remis un rapport contenant quatre-vingt-six propositions sur l'âgisme et la longévité.

C'est au prix d'efforts concertés et coordonnés que la place des aînés dans la société trouvera un sens renouvelé. Comme celle de la transition écologique, la question de la transition démographique a longtemps été éludée et reporté. Sans doute est-ce notre quête d'immortalité qui nous empêche de construire la société de la longévité.

Une nouvelle forme de cohésion sociale doit se construire, au service des trois grandes transitions que nous traversons : l'environnement, le numérique et, bien évidemment, la transition démographique. Elles ne sont pas dissociables. Nous devons trouver un point d'équilibre pour une société réellement durable.

Comment comptez-vous donc, madame la ministre des solidarités et de la santé, changer le regard sur le grand âge ? Quelles formes votre action prendra-t-elle au cours des prochains mois ? L'Assemblée nationale et les Français souhaitent avoir des réponses car oui, il y a bien urgence.

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