Je voudrais essayer de convaincre des collègues qui nourrissent peut-être des doutes. L'intervention de Justine Benin était extrêmement claire ; Olivier Serva, également député de la majorité, interviendra après moi. Je joins ma voix à celle de la majorité, qui est à l'origine de ce dispositif porté par le Gouvernement.
On peut en effet se demander d'où vient le dispositif : est-il tombé comme cela, sans réfléchir ? J'ai été surpris en lisant les débats : ils donnent l'impression qu'il n'y a aucune ingénierie locale capable de penser un dispositif pour faire face au dépérissement des centres-villes et centres-bourgs. Car c'est bien ce dont il s'agit : en raison de l'externalisation des activités, nos capitales – Pointe-à-Pitre, Basse-Terre, Fort-de-France, Saint-Pierre – font face à un dépérissement. En Martinique, le tourisme de croisière représente 600 000 touristes sur un total d'un million. Il a donc pris une ampleur considérable. Seulement, les touristes achètent sur le bateau, et pas dans les activités commerciales. De fait, le dispositif n'est pas adapté et la situation est très compliquée : il faut tenter de capter plus que la somme que le touriste dépenserait sur le bateau. En effet, lorsque l'argent est dépensé sur le bateau, il repart, alors que tout ce qui est acheté localement – parfums, mais aussi artisanat d'art, vêtements, objets traditionnels – contribue au développement local et à la création de richesses et d'activités – la ministre l'avait d'ailleurs souligné.
Cela est très important car, durant les quatre ans de l'expérimentation, il faut que nous puissions trouver des solutions pour relancer l'économie des centres-bourgs. C'est pourquoi je suis très favorable au maintien de cet article adopté au Sénat.