Si je vous parlais d'un territoire où 73 % de la population n'a aucun diplôme qualifiant, un territoire dont 33 % des habitants n'ont jamais été scolarisés et où près de la moitié des jeunes sont en situation d'illettrisme, vous penseriez que je vous parle d'un pays en voie de développement. Eh bien non : ce territoire n'est autre que le cent unième département français. Mme Bareigts, qui vous a précédée, madame la ministre, l'avait dit : le taux de pauvreté à Mayotte est six fois supérieur au taux métropolitain, le chômage entre trois et sept fois plus qu'ailleurs… Et je pourrais continuer.
J'aurais pu vous parler des financements des rythmes scolaires, de l'assainissement des villages, des logements sociaux, de la formation professionnelle de ces jeunes qui sont sans formation. Mais je me contenterai de vous poser deux questions : pourquoi la collectivité de Mayotte ne reçoit-elle pas des financements équivalents à ceux des autres départements d'outre-mer ? Qu'est-ce qui s'oppose à l'extension du code de la santé publique et le code de la sécurité sociale au département où vie la population la plus pauvre de France ?