a mis un coup de projecteur sur l'autre fonction du maire : agent de l'État dans la commune. C'est une fonction souvent mal connue de nos concitoyens, sur laquelle les médias n'avaient d'ailleurs pas toujours beaucoup d'éléments à montrer.
On parlait, sous l'Ancien Régime, des « deux corps du roi ». Ce drame terrible a rappelé ce que sont les deux corps du maire, qui est en même temps patron de sa collectivité territoriale décentralisée et représentant de l'État dans la commune. Les mesures de protection juridique, d'accompagnement psychologique, de pouvoir de police administrative que nous avons introduites dans la loi et sur lesquelles je ne reviendrai pas, sont autant d'avancées, sinon spectaculaires, du moins pragmatiques, qui font l'objet d'un consensus, puisqu'elles étaient attendues tant par les associations d'élus que, sur le terrain, par les parlementaires et les élus.
Deuxièmement, ce texte amorce un virage culturel qui, là encore, sans être spectaculaire, jette un coup de projecteur sur le bloc communal. Ces dix dernières années, la mode était au gigantisme. Je l'ai rappelé ici même : on adorait les grandes intercommunalités, les grands cantons, les grandes régions, bref, les grands machins. Pour une fois, le Parlement a consacré du temps à la cellule républicaine de base, qui, depuis la Révolution française, cher André Chassaigne, est la commune. À cet égard, nous avons accompli collectivement un mouvement culturel qui va dans le bon sens. En tout cas, le Gouvernement et le Parlement ont légiféré comme des élus locaux. C'est le mieux qu'ils pouvaient faire pour rendre hommage à ces derniers.