Mais, comme moi, madame Batho, vous vous êtes trouvée dans une position de responsabilité et, comme moi, vous ne voulez pas dégoûter les Français de la transition écologique en les laissant sans solutions alternatives, pour la simple raison que ces alternatives n'existent pas – ce qui est un scandale, vous avez raison de le dire.
C'est d'ailleurs pour cela que le projet de loi contient plusieurs éléments à ce sujet. Ce sont, d'abord, des alternatives forcées – avec, par exemple, le doublement du nombre de filières REP, les filières de responsabilité élargie des producteurs. Ce sont aussi des outils très concrets pour aider les Français à changer de comportement, avec le développement du vrac, de la consigne, de la réparation et du réemploi : autant d'alternatives pour changer de société.
Vous le savez parfaitement, la question est certes celle des plastiques, mais aussi, bien plus profondément, celle du changement de nos modes de consommation et de production.
Vous me direz que mes propos sont faciles, que vous n'êtes pas d'accord et que je suis vendue à je ne sais qui, mais, dans le fond, vous savez comme moi que nous devons, vous et moi, en tant que responsables politiques, avoir l'honnêteté de dire aux Français que, même si nous en rêvons et même si la société dans laquelle nous vivons aujourd'hui est absurde parce qu'elle produit du malheur social et environnemental, il faut parfois, malheureusement, organiser les choses avec méthode plutôt que faire croire à tout le monde que tout est simple, facile et à portée de main.