À ce stade de nos débats, je regrette l'absence totale de considération pour les salariés des secteurs touchés par les conséquences des interdictions si celles-ci entrent en vigueur trop brutalement. Madame Panot, vous avez évoqué le chiffre de 400 000 pauvres, mais il y en aura beaucoup plus si nous interdisons les lingettes dès le 1er janvier 2020, car les entreprises concernées n'auront pas le temps de se retourner.
Si la transition écologique a en partie échoué jusqu'à présent, c'est en raison des mesures d'interdiction brutales, prises sans laisser aux secteurs industriels visés le temps de s'adapter.
Oui, il faut mettre la pression sur les secteurs industriels – nous ne l'avons pas assez fait, je vous rejoins sur ce point, madame Batho. Nous devons être derrière les industriels pour qu'ils opèrent le changement, mais si nous agissons trop brutalement, au bout du compte, nous donnerons raison aux gens que nous avons vu défiler dans la rue et aux gilets jaunes. Nous aurons privé les salariés de leur métier et il ne leur restera rien d'autre que le chômage et la pauvreté. Ce n'est pas ce que je veux.
Il est possible de s'engager dans la transition écologique en faisant en sorte, d'une part, que cela ne représente pas pour nos concitoyens un coût supplémentaire – sur le plan financier comme sur le plan professionnel – et, d'autre part, que les industries puissent s'adapter et se mettre aux normes. Le calendrier européen me semble tout à fait approprié pour réaliser ces objectifs.