J'étais au début de la politique de la ville, il y a trente ans, et je me rappelle qu'on l'a appelée ainsi – et non politique des quartiers – précisément pour renvoyer au droit commun. On cherchait à rétablir un équilibre sans se concentrer sur des zones en particulier. En matière de culture ou de sport, on essaie de créer des dynamiques qui rassemblent à l'intérieur des villes. La meilleure décision du maire de Metz – avec lequel je n'étais pas toujours d'accord – fut de créer la deuxième médiathèque universitaire dans un quartier. Cela valait tous les dispositifs d'insertion ! Je ne sais pas pourquoi il l'a décidé, tant ce n'était pas son style, mais depuis vingt ans les étudiants viennent y rencontrer les jeunes du quartier au calme et en lisant. Beaucoup de choses me parlent dans ce que vous dites, mais j'ai du mal à comprendre, quand on évoque ces enjeux, pourquoi on n'en fait pas un sujet de société. Pourquoi stigmatiser en précisant : « je suis de la Seine-Saint-Denis » ? Il y a des projets dont personne ne s'occupe ; aujourd'hui, ouvrir une entreprise d'insertion…