Intervention de Gérard Longuet

Réunion du jeudi 14 novembre 2019 à 9h50
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Gérard Longuet, sénateur, président de l'Office :

Chers collègues, mesdames et messieurs, je vous remercie de votre présence à cette séance de l'Office dont l'ordre du jour est consacré à une audition publique sur l'hésitation vaccinale. Cette terminologie montre que la sémantique a progressé dans la subtilité des nuances.

C'est un sujet de santé publique majeur. Nous sommes dans un pays qui craint tout, alors que nous avons sans doute l'alimentation la plus saine et la plus contrôlée de toute l'histoire, et qu'en matière de santé, nous avons réalisé les progrès les moins contestables. Pourtant, on oublie qu'il y a encore quelques décennies, les maladies contagieuses circulaient dans notre pays. La tuberculose a disparu au moment des Trente Glorieuses, mais pas complètement et elle réapparaît aujourd'hui ; les cas de poliomyélite ne sont pas si lointains non plus. Nous avons beaucoup progressé, et c'est sans doute la raison pour laquelle, apparemment, l'opinion publique hésite aujourd'hui devant la vaccination.

Ce sujet de travail est important et fondé. Lorsque nous avons travaillé sur la question de l'électro-hypersensibilité1, cela s'est avéré absolument passionnant dans la mesure où l'on a pu évaluer qu'en effet, des gens souffraient réellement, alors que la corrélation de cette souffrance avec l'émission d'ondes n'était pas avérée. Je pense que nous progresserons pour qu'un jour cette contradiction soit éclaircie.

Je rappelle que l'Office a déjà travaillé sur le sujet de la vaccination. En 2014, à l'initiative de la sénatrice Corinne Bouchoux, secondée par le député Jean-Louis Touraine, nous avions organisé une audition publique intitulée « Les adjuvants vaccinaux, une question controversée »2. Cette audition avait notamment permis aux scientifiques qui estiment que ces adjuvants représentent un danger, de présenter leurs travaux.

Madame Agnès Buzyn, notre ministre des Solidarités et de la santé, a souhaité que les vaccinations qui étaient simplement recommandées pour les enfants, deviennent obligatoires à compter de début 2018. Dans un contexte de résurgence de la rougeole, le premier retour d'expérience de cette mesure, après une année de mise en oeuvre, a été l'occasion pour l'Office d'effectuer un nouveau travail sur le sujet, mais cette fois en examinant l'ensemble des aspects liés à la vaccination. Nous avons ainsi adopté en juillet 2019 une note scientifique (n° 17) intitulée « La politique vaccinale en France ». Vous pouvez la consulter sur les pages internet de l'Office sur nos deux sites respectifs de l'Assemblée nationale3 et du Sénat4.

Cette note accordait déjà une place à la description du manque d'adhésion à la vaccination d'une partie de la population. On peut d'ailleurs remarquer que ce phénomène existe à propos d'autres avancées scientifiques ou technologiques, comme les compteurs Linky. L'installation de ces compteurs a suscité beaucoup d'opposition et de débat, bien plus paradoxalement que les débats qui sont organisés sur le thème de la lutte contre le chômage, ou de l'évolution de l'Europe et de l'apaisement des tensions internationales.

C'est dans ce contexte d'inquiétude, d'hésitation, de remise en cause, que nos collègues Jean-François Eliaou, député de l'Hérault, Cédric Villani, premier vice-président de l'Office et député de l'Essonne, et Florence Lassarade, sénatrice de la Gironde, co-rapporteurs de la note scientifique de juillet dernier, ont souhaité organiser cette audition.

Ils vont se répartir la présidence des deux tables rondes, Jean-François Eliaou la première et Florence Lassarade la seconde, et c'est tout naturellement Cédric Villani qui conclura nos travaux.

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