Intervention de Jérémy Ward

Réunion du jeudi 14 novembre 2019 à 9h50
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Jérémy Ward, sociologue au CNRS :

Je suis sociologue au CNRS et chercheur associé à VITROME (Aix-Marseille Université). Des études, notamment certaines que j'ai réalisées avec des collègues, ont monté que le caractère sexué du vaccin pouvait être problématique. Il y a aussi d'autres éléments.

Premièrement, il ne faut pas oublier que la population française a découvert les papillomavirus en même temps qu'elle a découvert la vaccination. C'est un cas classique pour plusieurs vaccins, il est toujours problématique de vouloir sensibiliser la population à la fois au danger de la maladie et au vaccin.

Deuxièmement, il y a la perception assez largement répandue que, finalement, les papillomavirus ne sont pas très dangereux.

Nous avons identifié récemment un autre enjeu, notamment en réalisant des études auprès des médecins : l'âge de vaccination fait que ce vaccin est une période de la vie où le patient se trouve entre plusieurs types de médecins. Les enfants de 11 à 14 ans ne consultent souvent plus de pédiatre, alors que ces derniers sont très favorables à la vaccination. Du côté des médecins gynécologues, l'adhésion n'est pas très forte ; ils ont tendance à accorder plus d'importance au dépistage des cancers du col de l'utérus via le frotti et à considérer que la vaccination n'est pas de leur ressort mais plutôt de celui du médecin généraliste. Leur idée est plutôt de réserver la consultation de gynécologie pour des choses perçues comme plus importantes, plus nobles. Cependant, du côté des médecins généralistes, il y a un manque d'adhésion à cette vaccination.

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