Intervention de Pr Alain Fischer

Réunion du jeudi 14 novembre 2019 à 9h50
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Pr Alain Fischer, président du comité de pilotage de la Concertation citoyenne sur la vaccination :

- Merci beaucoup de vos commentaires. Je voudrais intervenir sur deux points : l'école et les adjuvants dont on a très peu parlé.

Évidemment la vaccination à l'école aurait un coût, mais peut-être moindre que ce que l'on peut l'imaginer. Remettre en place la médecine scolaire prendra beaucoup de temps, je le crains. Une solution transitoire serait de faire venir des infirmiers pour vacciner à l'école, de façon contractuelle. L'obstacle principal ne serait pas le coût mais la réticence de l'administration scolaire, de peur des réactions hostiles de parents – c'est en tout cas ce qui est ressorti d'une réunion que nous avons eue, suite à notre travail, avec les principaux responsables des affaires scolaires du ministère de l'Éducation nationale.

Concernant les adjuvants vaccinaux, cette querelle n'existe dans aucun autre pays du monde, cela suffit à trancher la question. Ces adjuvants, ce sont les sels d'aluminium, qui sont présents dans beaucoup des vaccins utilisés, dont le vaccin hexavalent qui est prescrit aux nourrissons. Un médecin français, Romain Gherardi, ainsi que deux ou trois personnes avec qui il est en contact à l'étranger, est le seul à avoir vraiment mis en avant le fait que l'utilisation des adjuvants aluminiques serait susceptible de provoquer une maladie grave par l'accumulation d'aluminium. Il est exact qu'au point d'injection, l'aluminium peut s'accumuler, cette observation a été faite il y a 20 ans. Mais ce médecin affirme que cet aluminium pourrait diffuser jusqu'au cerveau et provoquer, au moins mal une pathologie de type syndrome de fatigue chronique, et au pire des maladies neurologiques sévères.

Romain Gherardi – je crois d'ailleurs qu'il avait participé à l'audition publique organisée par l'Office en 2014 – est le seul au monde à mettre en avant ces observations. Sur le plan épidémiologique, il n'y a quasiment pas de cas hors de France, alors que les vaccins sont les mêmes, évidemment. De plus, les autorités scientifiques françaises – INSERM, Académie nationale de médecine, Académie nationale de pharmacie, Académie des sciences, toutes – ont conclu qu'il n'y avait pas de données solides permettant de mettre en avant ce risque.

Plus convaincante encore à l'échelle internationale, l'Organisation mondiale de la santé a également conclu que ce risque est très faible. Le qualificatif de faible étant utilisé par prudence, mais, rigoureusement, ce risque n'a pas été objectivement mis en évidence.

L'équipe de Romain Gherardi a essayé, au cours des dix dernières années, d'apporter des arguments expérimentaux pour soutenir le fait que ce risque existe chez l'homme, mais ses publications scientifiques sont extrêmement médiocres ; et c'est ce que pense 99,9 % de la communauté scientifique. Ce risque n'est donc pas solidement établi, ainsi, on est passé d'une alerte légitime il y a vingt ans à ce qui est aujourd'hui la prolongation non légitime, non scientifiquement fondée, d'une alerte qui, de ce fait, est devenue une fake news.

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