Monsieur le ministre de l'intérieur, la terre brûle. Après les événements en Amazonie, une nouvelle catastrophe environnementale a lieu sous nos yeux, en Australie, en proie à des incendies exceptionnels. Un espace d'une surface quasiment équivalente à celle de la région Nouvelle-Aquitaine a disparu dans les flammes. La base même de l'écosystème australien, la forêt, le bush, a partiellement disparu.
La faune est également touchée, 500 millions d'animaux sauvages ayant déjà été touchés par ces incendies. Des espèces endémiques vont souffrir de cette catastrophe et risquent de disparaître définitivement – je pense notamment aux koalas, particulièrement touchés parce qu'ils tendent à se réfugient au sommet de leur arbre de prédilection, l'eucalyptus, particulièrement inflammable car gorgé d'huile.
Les hommes, les femmes, les enfants et les pompiers seront affectés à long terme, parfois durement, par la toxicité des fumées qu'ils respirent depuis plusieurs semaines. Malheureusement ce n'est même pas encore ce que les pompiers australiens appellent la haute saison des incendies. De mémoire d'homme, une telle intensité de feu n'avait jamais été observée. Dans leurs projections, les spécialistes évoquent des brasiers qui dureront jusqu'en mars, voire avril prochain. Ces derniers ont déjà rejeté 250 millions de tonnes de CO2, et les fumées, nous l'apprenions ce matin, ont atteint l'Argentine et le Chili, à 11 000 kilomètres de là.
Le Chili, c'est justement là que devait initialement se tenir la COP25. Déplacée à Madrid, elle a, de l'aveu de tous, été un échec. Nous ne sommes pas à la hauteur des enjeux de sauvegarde de notre planète. S'il fallait convaincre les plus sceptiques, ces incendies sont une matérialisation criante et cruelle du réchauffement climatique. En la matière, la prise de conscience doit être mondiale : nous agissons, mais ce n'est clairement pas assez.
Le 5 janvier dernier, le Président de la République a exprimé sa solidarité avec le peuple australien et a proposé l'aide opérationnelle immédiate de la France. Notre pays dispose en effet d'une expertise et d'une technique internationalement reconnues dans la lutte contre les feux de forêts.
Monsieur le ministre, pouvez-vous indiquer à la représentation nationale si l'Australie a accepté cette aide, et, dans l'affirmative, quelle en sera la traduction ?