Ces dernières années, nos forces armées ont connu un niveau intense de mobilisation. Les contraintes qui pèsent sur nos soldats, déjà nombreuses par définition, s'en trouvent considérablement aggravées. Ce constat, nous le partageons tous, et la présentation du plan famille par votre gouvernement en a tenu compte. C'est un progrès, dont je me réjouis : il constitue un changement de cap salutaire, attendu de longue date par les soldats. Nous devons garder à l'esprit que la réalité du métier des armes est soumise à des embûches et à des pressions. Jalonné de mobilités pénibles et de mutations fréquentes, le quotidien des soldats est tout sauf commun et commode. À mon sens, la décision des militaires de s'engager ne doit jamais se traduire par un effacement du souci de soi au profit du don de soi et de l'intérêt général. Bien au contraire, il nous incombe de concilier ces deux exigences pour assurer des conditions de vie dignes aux militaires.
Une attention toute particulière doit être portée au quotidien des soldats dans le déroulement des opérations extérieures. Lors d'un déplacement que j'ai effectué en 2018 à la base de Niamey, au Niger, j'ai pu observer le « parcours du combattant » que représentait le contact des soldats avec leur famille. Le forfait wifi, qui s'était alors réduit comme peau de chagrin à 2 gigaoctets, était loin de leur permettre d'entretenir un dialogue régulier avec leurs proches. Des efforts ont été accomplis depuis, et je tiens à vous en remercier, madame la ministre. Je n'y reviendrai pas.
En revanche, une mesure manque à l'appel. Il semble qu'à la suite de leurs mutations – qui sont récurrentes et normales au cours de leur carrière – , les militaires se trouvent souvent dépourvus de médecin référent. Ils ne bénéficient par ailleurs d'aucun accompagnement. Pour y remédier, pourquoi ne pas imaginer un partenariat entre les ministères des armées, de l'intérieur et de la santé ? Madame la ministre, quelles mesures concrètes comptez-vous déployer pour traiter ce problème ?