Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du mercredi 8 janvier 2020 à 22h00
Questions sur la situation dans les ehpad

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Je vais d'abord revenir, évidemment, sur le ratio d'encadrement. Nous sommes tous favorables à son augmentation et tous conscients de la nécessité de recruter. Mais le problème que pointe l'enquête de la DREES, c'est que dans 63 % des établissements, des postes sont non pourvus depuis six mois, toutes professions confondues – avec des variations selon les statuts et l'implantation de l'établissement. Les EHPAD privés sont les plus concernés : un sur deux est confronté à des difficultés de recrutement, contre seulement 35 % des EHPAD publics hospitaliers. J'ajoute que 10 % des EHPAD ont un poste de médecin coordonnateur qui demeure non pourvu – on sait la difficulté de recruter des médecins aujourd'hui – et 9 % des postes d'aide soignant non pourvus. L'augmentation du ratio suppose aussi d'augmenter l'attractivité – en repensant la formation – parce que l'un n'ira pas sans l'autre : on peut créer des postes, mais s'ils ne sont pas pourvus, nous n'aurons pas réglé le problème.

Par ailleurs, nous savons qu'en matière d'hébergement, l'EHPAD sera l'ultime recours, et c'est d'ailleurs ainsi qu'il est perçu par nos concitoyens. Nous devons donc repenser l'accompagnement à domicile, en le simplifiant et en instaurant le guichet unique pour que les familles aient une accessibilité plus importante à cet accompagnement ainsi qu'aux soins intégrés, et réfléchir à des hébergements intermédiaires à travers de petites unités de vie dotées d'une qualité de services, car c'est aussi ce que réclament les Français. Toutes les solutions d'hébergement intermédiaires figureront dans le projet de loi.

Enfin, concernant les tarifs, j'aurai l'occasion d'y revenir. Mais l'objectif est évidemment multiple : il s'agit, d'une part, de réduire le reste à charge en l'adaptant aux revenus des familles les plus modestes pour les toucher en priorité, comme l'a demandé M. Chassaigne, et, d'autre part, d'harmoniser le système, tout en sachant que, les départements étant aujourd'hui en responsabilité dans ce secteur, il est difficile pour l'État d'aller plus loin.

La loi grand âge et autonomie devrait en tout cas apporter des réponses aux questions que vous vous posez, madame la députée.

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