Cette problématique est essentielle et nourrit d'innombrables débats, notamment entre les macroéconomistes. Sur le plan mécanique, il y a une relation directe entre croissance de la dette, croissance économique et taux d'intérêt. C'est l'évolution de la croissance de la dette multipliée par le taux d'intérêt et divisée par la croissance économique qui dicte la soutenabilité à long terme.
Se pose également la question de l'objet de la dette. Une dette, pour quoi faire ? Pour quel effet de levier ? Du point de vue de la dynamique, la différence est majeure entre le fonctionnement, qui est une consommation immédiate, et l'investissement, qui est une mise en mouvement de l'économie. La question n'est pas simple. Quand on investit dans une école, un lycée, une université ou un hôpital, l'effet n'est pas direct, il est impalpable, mais il est indispensable. Quand on investit dans une infrastructure ou dans de l'énergie renouvelable, une fois accompli, l'investissement disparaît dans la formation brute de capital, mais il met en dynamique la productivité, qui est aussi un élément essentiel de l'évolution à long terme. Pour résumer, une gestion durable et utile de la dette passe, à nos yeux, par une priorité accordée à l'investissement structurel.