Je profite de la présence de nos trois experts pour revenir sur la politique des taux zéro, voire négatifs, et ses conséquences sur les États et les ménages, car dans ce contexte, certains suggèrent aux États d'emprunter, de s'endetter davantage, par exemple pour financer la transition écologique.
Ma première question est la suivante : ces États seront-ils solvables le jour où la politique des taux négatifs ne sera plus tenable ? Cette politique, à mon sens, est intenable. D'où ma deuxième question, qui concerne son impact financier sur le pouvoir d'achat des ménages. On peut imaginer que la politique des taux négatifs va finir par mettre en difficulté les banques commerciales ; d'ailleurs les plus pessimistes évoquent les risques de faillite bancaire qui pèsent sur l'Europe. Les banques, n'ayant plus les moyens de se rémunérer au vu de cette courbe des taux, vont nous faire payer les dépôts des particuliers et vont devoir les facturer. Cela a déjà commencé dans d'autres pays et ce sont toujours les mêmes qui vont trinquer : ceux qui travaillent, ceux qui entreprennent, le retraité qui a mis quelques sous de côté. Nous connaissons cela par coeur. Je souhaite donc vous interroger sur ce tour de passe-passe, ce véritable transfert organisé des frais financiers des États vers les particuliers, qui est, à mon sens le scandale bancaire à venir.