Madame la ministre, vous avez souvent prôné le développement de la télémédecine pour lutter contre la désertification médicale. Dès 2017, nous vous avons alertée à ce sujet sur nos bancs. Je disais alors : « Le recours à la télémédecine est un peu trop souvent décrit comme la solution miracle aux déserts médicaux ».
Je citerai également notre collègue Quattenens : « Les innovations techniques ne sont pas la solution à tous nos problèmes d'organisation. [… ] [La télémédecine] peut en effet permettre de diagnostiquer à l'oeil certaines plaies, apporter une réponse à des situations d'urgence ou encore permettre de suivre des personnes atteintes de maladies chroniques désireuses de rester à leur domicile. En revanche, nous souhaitons que cette pratique soit strictement encadrée. Le choix de la télémédecine et de l'ambulatoire doit pouvoir se faire avec discernement, en concertation avec les patients. Il faut respecter la confidentialité des données ». Votre réponse consistait à dire qu'il faut lever les obstacles au développement de la télémédecine.
Pendant deux ans, sitôt que nous débattions de la télémédecine, on se moquait – gentiment – de moi, certains de nos collègues allant jusqu'à affirmer que j'avais peur de la nouveauté, notamment de l'informatique, et qu'il fallait vivre avec son temps. Or nous avons appris cette semaine qu'un site internet allemand propose des téléconsultations exclusivement destinées à obtenir des arrêts maladie. Rendez-vous compte, chers collègues : la prescription des arrêts de travail devient un produit d'appel commercial !
Madame la ministre, je serai beau joueur et m'abstiendrai de rappeler que je vous avais prévenue et que j'avais raison. Ma question est simple : que comptez-vous faire contre ce site internet d'appel commercial délivrant des arrêts de travail sans qu'aucun médecin ausculte les patients – comme je l'avais prédit ?