Intervention de Gabriel Serville

Séance en hémicycle du jeudi 9 janvier 2020 à 9h00
Questions sur l'efficacité des mesures prises pour lutter contre la désertification médicale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

La Guyane est le plus grand désert médical de France. Elle compte près de deux fois moins de médecins généralistes et trois fois moins de médecins spécialistes par habitant que la métropole. Encore ces chiffres ne reflètent-ils pas la réalité du terrain, car l'écrasante majorité des praticiens est concentrée dans l'agglomération de Cayenne, le reste du territoire faisant figure de désert médical dans le désert médical !

Pour 300 000 habitants, nous ne disposons même pas d'un embryon de centre hospitalier universitaire. Pourtant, vous vous étiez engagée à ouvrir ce chantier au mois de juin 2017, madame la ministre. Serait-il déjà enterré ?

Pour combler cette pénurie, nous vous avons proposé de faire venir, à titre provisoire, des médecins cubains, réputés à l'échelle internationale pour la qualité de leur formation universitaire, largement validée par l'OMS. Manifestement, alors même qu'il n'existe aucun obstacle juridique, cette possibilité étant ouverte par l'ordonnance du 25 janvier 2005, le projet est bloqué.

Il ne l'est certainement pas du côté de Cuba, où les médecins seraient dans les starting-blocks, prêts à nous rejoindre, comme me l'a récemment confirmé l'ambassadeur de Cuba en France. La difficulté serait-elle à rechercher du côté de votre ministère ?

Madame la ministre, quelle réponse êtes-vous en mesure d'apporter aux patients et aux citoyens de Guyane ? Avez-vous un calendrier, une feuille de route ?

En attendant, les centres hospitaliers de Guyane tournent en surrégime et la médecine de ville ne peut pas absorber le surplus d'activité, qui est forcément préjudiciable à la qualité des soins prodigués. Je vous remercie par avance de votre réponse et vous souhaite une bonne santé !

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