En 2020, dans notre pays, 148 cantons se trouvent sans médecin généraliste libéral. Ce constat alarmant est le symptôme d'une désertification médicale doublée d'une métropolisation de l'offre de soins. Nous en sommes ainsi arrivés à la situation suivante : nous ne formons pas assez de médecins et ceux-ci ne s'installent pas là où nous avons besoin d'eux.
Cette réalité est encore aggravée par les fermetures de maternités, de services d'urgence et d'autres spécialités hospitalières dans les territoires ruraux. Ces disparitions de services de santé essentiels sont décidées par l'État, qui vient ainsi accroître la désertification médicale. Quant à la réforme du numerus clausus, elle n'aura, semble-t-il, aucun effet sur les déserts médicaux.
Il est donc nécessaire de proposer d'autres solutions fortes. Si la possibilité nouvelle de recourir à un médecin adjoint dans les déserts médicaux doit être saluée, le développement de la télémédecine semble freiner.
Les EHPAD doivent effectivement disposer du matériel nécessaire à la télémédecine, mais en ont-ils véritablement les moyens ? Ont-ils été suffisamment accompagnés pour répondre à cet impératif ?
Par ailleurs, la désertification médicale ne pourra être enrayée si les petites structures hospitalières restent menacées par les coupes budgétaires. Dans mon territoire, nous sommes inquiets de la fermeture des urgences de l'hôpital de Saint-Vallier.
Le mouvement de grève engagé par les personnels hospitaliers, qui voient leurs moyens et le nombre de leurs sites d'exercice constamment réduits, se fait l'écho de cette inquiétude. J'en profite pour rappeler mon soutien aux urgences de l'hôpital de Romans-sur-Isère.
Pouvez-vous nous assurer, madame la ministre, que l'État n'aggravera pas la désertification médicale en organisant le recul de l'hôpital public ?