Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du jeudi 9 janvier 2020 à 9h00
Questions sur l'efficacité des mesures prises pour lutter contre la désertification médicale

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Je vous remercie de votre question, madame Essayan. Elle me donne l'occasion de dire à quel point j'ai souhaité l'avènement et l'essor de la profession d'infirmier en pratique avancée – IPA. Le dossier était, vous le savez, encalminé au ministère depuis plus de quinze ans, avant tout parce qu'il était difficile de mettre d'accord les professionnels sur ce que pouvait recouvrir la pratique avancée.

J'ai souhaité que les mesures relatives aux IPA entrent en vigueur. Les premiers IPA achèveront leur formation en 2020. Je souhaite déployer très largement ces nouveaux métiers à l'avenir. Les IPA suivront un cursus de formation de deux ans. Les ARS pourront les accompagner financièrement pour la reprise d'études.

J'en viens à leur rémunération. J'ai souhaité une reconnaissance statutaire : un corps d'auxiliaires médicaux en pratique avancée sera créé ; il sera positionné, dans l'architecture des corps, entre celui des infirmiers spécialisés et celui des cadres de santé. Les projets de texte correspondants ont été présentés pour consultation, à l'automne, au Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière. Leur publication interviendra à la fin du premier trimestre.

S'il est exact que les IPA hospitaliers percevront en début de carrière une rémunération assez proche de celle d'un infirmier classique, les grilles de rémunération adoptées prévoient ensuite une progression de carrière significativement plus forte et plus rapide. Leur rémunération mensuelle, régime indemnitaire compris, devrait se situer autour de 3 300 euros brut en milieu de carrière et de 4 100 euros brut en fin de carrière – l'écart de rémunération entre un IPA et un infirmier classique s'établira alors à environ 600 euros brut.

Quant à la rémunération forfaitaire proposée pour les IPA exerçant en libéral, elle ne peut que difficilement être comparée avec la rémunération à l'acte des infirmiers libéraux. Si l'on considère un temps plein de 35 heures par semaine, les IPA à temps plein pourraient gagner autour de 3 200 euros net par mois – et non brut, à la différence du salaire perçu à l'hôpital public – , ce qui ne me semble pas déraisonnable.

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