Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du jeudi 9 janvier 2020 à 9h00
Questions sur l'efficacité des mesures prises pour lutter contre la désertification médicale

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Je connais votre investissement dans ce domaine, madame Deprez-Audebert. En septembre 2018, j'avais visité la maison médicale de l'Alloeu, dans votre circonscription.

Trente-quatre communautés professionnelles territoriales de santé devraient voir le jour prochainement dans les Hauts-de-France. Elles sont accompagnées par l'ARS. Dans leurs missions figure l'obligation de trouver un médecin traitant pour tous les patients du territoire, et il en est tenu compte dans leur financement par l'assurance maladie. C'est un début de réponse, et ce n'est pas la seule initiative que nous prenons pour lutter contre la désertification médicale.

L'installation en secteur libéral, nous le savons, ne suscite guère l'adhésion des jeunes médecins. C'est la raison pour laquelle nous avons développé l'exercice salarié. Nous avons créé, pour commencer, 400 postes de médecins généralistes salariés par les hôpitaux et les collectivités territoriales. Bien évidemment, si le dispositif trouve son public, si je puis dire, nous pourrons poursuivre son déploiement l'année prochaine.

Nous développons en outre les contrats d'engagement de service public – CESP – , en vertu desquels des étudiants en médecine reçoivent une bourse équivalente au SMIC et doivent ensuite s'installer dans un territoire sous-dense la même durée que celle durant laquelle ils ont perçu leur allocation. C'est un atout considérable pour ces territoires.

Depuis 2016, des médecins s'installent, dans ce cadre, dans les zones sous-denses. Depuis la création des CESP, 3 300 étudiants ont conclu un tel contrat avec l'assurance maladie. Au cours de la même période, 1 100 jeunes médecins ont signé un contrat de praticien territorial de médecine générale – PTMG.

Nous recourons aussi à de nombreux outils pour libérer du temps médical. Je pense aux assistants médicaux, aux délégations de tâches et aux nouveaux métiers, comme celui d'infirmier en pratique avancée.

Toutes ces mesures, porteuses d'espoir, ont vocation à améliorer l'accès aux soins dans les territoires sous-denses. Leurs représentants en soulignent chaque jour la nécessité.

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