Intervention de Patricia Lemoine

Séance en hémicycle du jeudi 9 janvier 2020 à 9h00
Questions sur l'efficacité des mesures prises pour lutter contre la désertification médicale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatricia Lemoine :

Si un département s'avère particulièrement affecté par la désertification médicale, c'est bien la Seine-et-Marne, où je suis élue, puisqu'elle est classée, au plan national, au 97e rang sur 101 pour le nombre des généralistes rapporté à la population.

Selon UFC-Que choisir, 86 % des médecins généralistes refusent ainsi de nouveaux patients. Ceux-ci se tournent donc vers les services des urgences, saturés en raison notamment d'effectifs restreints. Le Grand Hôpital de l'Est francilien a d'ailleurs failli fermer ses services d'urgences pédiatriques fin 2019, faute d'effectifs suffisants.

Notre département, comme tant d'autres, est également sinistré s'agissant des spécialistes. Alors même que la population a augmenté de près de 5 % en cinq ans, le nombre des dermatologues a diminué de près de 40 % en huit ans et celui des gynécologues de 24 %. Ce constat risque fortement d'empirer, puisque les praticiens âgés de plus de 60 ans sont majoritaires dans de nombreuses spécialités.

Différentes mesures ont été adoptées pour lutter contre ce fléau, comme les bourses destinées aux jeunes médecins et les exonérations fiscales et sociales : force est cependant de constater qu'elles n'ont pas encore eu les effets escomptés.

Le plan « ma santé 2022 » prévoit de nouveaux dispositifs pour lutter contre les déserts médicaux, dont le soutien à la création de maisons de santé. C'est une bonne mesure, puisqu'elle a le mérite d'être efficace – à condition d'être appliquée en concertation avec les élus et praticiens.

De même, la suppression du numerus clausus, que vous avez eu le courage de décider, devrait permettre l'augmentation du nombre de médecins dans les zones sous-dotées. Cependant ses effets ne commenceront à être visibles que dans une dizaine d'années.

Madame la ministre, si ces mesures sont les bienvenues, notre situation, qui s'aggrave depuis des années, nécessite des réponses immédiates.

Ne pensez-vous pas que c'est, avant tout, par une véritable politique de soutien et d'accompagnement à destination des élus locaux, pierre angulaire de la lutte contre les déserts médicaux, que ce problème pourra être résolu ?

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