Intervention de Christophe Naegelen

Séance en hémicycle du jeudi 9 janvier 2020 à 9h00
Questions sur l'efficacité des mesures prises pour lutter contre la désertification médicale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Naegelen :

La désertification médicale croissante menace l'égalité d'accès aux soins et n'épargne aucun territoire.

Face à ce constat alarmant et en l'absence de coordination nationale pour remédier à la fracture médicale, chacun a essayé à son niveau de s'emparer de la problématique de l'organisation des soins sur le territoire.

Les aides de l'assurance maladie, les nouvelles conventions médicales, les contrats démographiques, la révision de zonage ont été autant de tentatives de décisions à la marge, qui n'ont pu endiguer le problème de la répartition de l'accès aux soins et celui du nombre global de médecins.

Le degré de gravité appelle des mesures fortes, corrélées aux réalités et aux besoins des territoires. Si nous ne résolvons pas ce problème, nous ne pourrons lutter contre les fractures territoriales et nous laisserons des territoires à l'abandon. Le plan « ma santé 2022 » propose notamment comme réponse le développement de la télémédecine : bonne idée. Toutefois, comment l'assurer dans les zones blanches, qui sont aussi les premières victimes des pénuries de médecins ?

Sur le territoire vosgien, cette pénurie touche également les services d'urgences, qui n'ont d'autre choix que d'avoir recours à l'intérim médical. Le plan « ma santé 2022 » s'y attaque également par des mesures dissuasives. L'intérim met en péril certains hôpitaux : le centre hospitalier de Remiremont, par exemple, est contre son gré perfusé par l'intérim médical, sans lequel ses services fermeront.

Madame la ministre, nous devons aux Français d'être plus courageux et d'assurer partout l'accès aux soins. Il nous faut nous montrer plus coercitifs : nos jeunes diplômés doivent y contribuer en exerçant dans des zones sous-dotées deux, trois ou cinq ans après l'obtention de leur diplôme. Nous devons nous adapter, au profit de l'intérêt général et de la santé publique.

Madame la ministre, que comptez-vous faire en complément du plan « ma santé 2022 », afin de remettre les médecins au plus près des patients ?

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