Je m'exprime au nom du groupe La République en Marche. Dans son discours du 11 novembre 2018, le Président de la République a mis en avant le projet d'Europe de la défense, projet devant se construire par le biais d'une force commune d'intervention, d'un Fonds européen de la défense, d'une stratégie commune et d'une coopération structurée. Mais quel sera l'avenir de la défense européenne dans le cas du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne ? La France et le Royaume-Uni, puissances nucléaires, sont deux acteurs clés de la défense de l'Union. Certes, les Européens ont exprimé plusieurs fois la volonté de voir Londres toujours investi dans la défense européenne après le Brexit – je pense notamment au récent rapport du Sénat, qui appelle à l'établissement d'un statut particulier permettant d'associer le Royaume-Uni à la politique de défense européenne, et à la déclaration de Meseberg par laquelle la chancelière allemande et le président français proposaient la création d'un conseil de sécurité européen auquel le Royaume-Uni pourrait participer. Il n'empêche : le partenariat franco-britannique, ancien et très étroit, devrait être repensé. Comment concevoir cette transformation ? Qu'elle est d'autre part votre vision de la coopération franco-allemande ? Quelle capacité a l'Union européenne à développer une culture stratégique commune en matière de défense ? Est-ce compatible avec la garantie d'indépendance décisionnelle, la ministre de la défense ayant souligné que le traité d'Aix-la-Chapelle ne remettait pas en cause l'indépendance décisionnelle de la France ?