Mon général, vous avez excellemment résumé l'affaire : armée de gestion de crise ou armée de temps de guerre ? Si les crises se multiplient, on arrive dans le temps de guerre et la course de vitesse entre le rattrapage nécessaire pour gérer les crises et la préparation indispensable pour anticiper la guerre peut être perdue ou gagnée. Quelles sont alors, pour vous, les priorités d'équipements, de format et d'armes pour se préparer au temps de guerre ou à la multiplication des crises ? Si l'on devait un jour encore hausser la garde en matière budgétaire, ce qui est à mon avis est essentiel, quels axes faudrait-il privilégier ? Vous avez parlé de la marine, je pense à la cyberdéfense. Pour ce qui concerne le G5 Sahel, quels sont exactement les obstacles politiques ? Que manque-t-il et que faudrait-il faire ? Enfin, j'ai en mémoire une diatribe de M. Éric Trappier, président de Dassault Aviation, expliquant il y a un an devant la commission de la défense que le F-35 ne respecte pas les règles d'interopérabilité de l'OTAN, et l'on m'a parlé d'un accord signé le 24 octobre dernier entre les chefs d'état-major allemand et américain pour les forces terrestres qui contredirait certaines coopérations franco-allemandes. Sont-ce des rumeurs ? Derrière tout cela se pose la question de l'OTAN et de la coopération européenne : qui fait quoi, et quelles sont les exigences compte tenu des nouveaux systèmes d'armement ? Nous ne devons pas être victimes d'un monopole américain en matière d'armement. Cela vaut particulièrement pour les pays de l'Est et l'Allemagne, qui devraient acheter notre matériel plutôt que le matériel américain.