Pour répondre à Joaquim Pueyo : nos déplacements avaient pour objectif l'observation de l'état de l'hébergement.
Nous nous sommes rendus en premier lieu au camp de Canjuers, dans le Haut-Var. La région est magnifique, l'hébergement l'est moins. Des jeunes soldats s'entraînaient et s'apprêtaient à partir en bande sahélo-saharienne et il nous a semblé qu'il aurait fallu au moins leur assurer un hébergement digne, alors que les hébergements et les bâtiments que nous avons visités présentaient des trous dans les murs et sous les fenêtres, des peintures écaillées tombant sur les lits et refaites à la va-vite, à l'occasion de la visite d'un grand ponte.
Tout ceci n'est ni sérieux ni respectueux de nos soldats, et indigne d'une nation comme la nôtre. Je peux vous assurer qu'en l'occurrence la « deuxième armée du monde libre » en prend un coup ! Des crédits de 750 millions d'euros sont consacrés au plan hébergement et ont déjà été complétés de 250 millions d'euros. Cette somme d'un milliard d'euros est conséquente au regard des budgets qui ont été dévolus à ce poste au cours des vingt dernières années. Il s'agit d'un rattrapage, mais il sera long, compte tenu de l'état des logements.
Il existe des spécificités en matière de logements et d'hébergements deux catégories qu'il ne faut d'ailleurs pas confondre. Dans la marine, par exemple, la tradition est celle du logement à bord. Dans l'armée de terre, la chambrée correspond à une logique opérationnelle : de jeunes soldats débutants ne peuvent être hébergés dans des studios, car il convient de bâtir la cohésion. L'heure n'est d'ailleurs plus aux grandes chambrées d'autrefois : aujourd'hui, il s'agit de chambrées de quatre ou huit, pour tenir compte de l'évolution de la mentalité et de l'exigence de nos soldats. Dans l'armée de l'air, se trouvent davantage de cadres, donc davantage d'hébergement individuel. Le plan hébergement prend en compte ces spécificités et nous sommes donc rassurés à cet égard.
L'augmentation des crédits va permettre d'accélérer le rattrapage mais ne suffira pas à terme, en raison de l'ampleur du chantier.